2020, folle année graphique
Une rétrospective de l'année 2020 en graphisme...
L’exposition « 2020, Folle année graphique » procède de l’exercice convenu de la rétrospective en se concentrant sur le champ du graphisme. Comment est investie la notion de graphisme engagé à l’heure de la globalisation numérique et des réseaux sociaux ? On interrogera des graphistes de multiples horizons sur ce que produit leur adhésion à ce qu’il énoncent / dénoncent, ce qui a motivé leur engagement, comment ils investissent leurs responsabilités sociale et ou politique.
L’exposition propose un panorama mondial et protéïforme (affiche principalement mais aussi livres, fresques, pictogrammes, messages typographiés, animations…) autour de six grandes thématiques :
- l’impact de la pandémie sur notre champ visuel et notre espace public,
- l’explosion du mouvement BLM dans le monde et de sa production de nouvelles icones
- les expressions graphiques qui ont soutenu des contestations politiques en différents points du globe,
- l’ex-président américain en tant que phénomène médiatique,
- les nouvelles formes des luttes féministes et de comment le monde du graphisme intègre l’enjeu écologique dans ses « logiciels », techniques et éthiques.
L’exposition cherche à expliciter le contexte de ces « énoncés visuels », les problématiques nationales comme les résonances universelles, la référence à des iconographies familières, l’utilisation de figures rhétoriques convenues ou originales.
« 2020, folle année graphique » ? sans doute si l’on admet que le déferlement de la crise COVID a profondément contraint les expressions sociales et politiques à se recomposer, qu’elle a généré une sorte d’archétype médiatique, un emballement doublement viral emmené par des réseaux sociaux omniprésents, et probablement une nouvelle étape dans la mondialisation de la fabrique des images, impactant l’ensemble des sujets et des formes.
Le site de l’exposition :
http://2020folleanneegraphique.la-fenetre.com/
Avec...

Fondatrice et co-directrice de création du studio, Camille Baudelaire œuvre depuis 10 ans à l’intersection du design graphique, de l’innovation, de la 3D et du design d’espace. Elle a toujours collaboré en tant qu'indépendante, avec de nombreuses institutions et entreprises allant des musées aux grands comptes, mais aussi auprès d'artistes, commissaires, designers et architectes de renom sur des projets allant de l'objet imprimé (édition, identité…) au graphisme déployé dans l'espace (scénographie, signalétique, design couleur et matière), en passant par les médias interactifs (sites internet, installations protéiformes…). Consciente de la responsabilité du designer, Camille Baudelaire vise les projets engagés et éthiques.
Porté par Camille Baudelaire et Olivia Grandperrin, l’atelier Baudelaire est un studio de recherche et de création qui relie le design graphique et le volume, les domaines de la culture et de l’innovation. Il accompagne les institutions, artistes et entreprises, dans la création d’identités, d’éditions, de signalétiques, d’objets, et d’espaces sur-mesure. L'atelier s'ancre dans la tradition du graphisme d'auteur en quête d'excellence et d'engagement, tout en proposant un modèle horizontal et novateur : il valorise le travail des femmes designers, encourage la porosité des pratiques et l'intelligence collective.
Un studio de recherche et de création qui relie le design graphique et le volume, les domaines de la culture et de l’innovation
https://www.atelierbaudelaire.com

Rami Kanso est un graphiste et motion designer libano-slovaque et artiste visuel basé à Doha. Il est actuellement chef d'équipe pour les graphismes et l'image de marque chez Alaraby TV à Doha, au Qatar. Il concilie son travail dans l'industrie de la radiodiffusion avec une passion pour l'animation créative, l'image de marque et la conception d'affiches. Le dessin de Rami « 3aleihom » est devenu viral pendant la révolution libanaise de 2019. Son art peut être décrit comme « l'est résiste à l'ouest », et son style de signature comprend l'utilisation de la calligraphie, du collage, de la texture, de la typographie et du symbolisme pour exprimer l'identité arabe contemporaine. .
Rami a été responsable des visuels pour la production musicale du West End de "Umm Kulthum: The Golden Era" qui a été créée au London Palladium en mars 2020. Il a également coproduit et co-dirigé une série de poèmes primés. vidéos avec sa femme, Dana Dajani.

Alicja Czyczel (elle) chorégraphe, danseuse, interprète et éducatrice née dans la Pologne post-communiste, réside actuellement à Varsovie. Elle a étudié les études humanistes et sociales interdisciplinaires à l'Université de Varsovie et la chorégraphie au Centre Chorégraphique National CCN-ICI Montpellier en France (Master exerce). Co-créateur du collectif Common Space (Przestrzeń Wspólna), elle crée des chorégraphies scéniques en collectif ("LAGMA" 2020) et en solo ("Sensing" 2022). Elle enseigne la somatique et le mouvement aux adultes et aux enfants dans les institutions culturelles et artistiques de toute la Pologne. Ses textes essayistiques et poétiques sont parus dans "Dialog", "Glissando" et "Playground". Elle mène des promenades performatives et des recherches artistiques in situ axées sur l'écoute profonde. En tant que danseuse-interprète, elle a collaboré avec le chorégraphe Vincent Dupont et l'artiste plasticienne Joanna Piotrowska.
Alicja Czyczel a été boursière de Young Poland 2018 du ministère polonais de la Culture et du Patrimoine national, Alternative Dance Academy 2018 de Art Stations Foundation, danceWEB 2019, Culture on the Web 2020, Warsaw City Artistic Scholarship 2021.

Sarah Boris est artiste, designer graphique et directrice artistique. Elle a fondé son studio de création en 2015. Son travail a été exposé au Design Museum de Londres et est entrée dans les collections du Stedelijk Museum, d'Amsterdam, du Frac Normandie de Rouen et du Centre of Book Arts de New York. Elle a conçu et auto-édité plusieurs livres comme Global Warming Anyone ? et Le Théâtre Graphique. Sa pratique en studio associe le design éditorial et digital à la création d'identité visuelles.
Elle collabore avec, par exemple, The Photographes' Gallery, Thames & Hudson, Laurence King ou la Tate Gallery. Elle est également connue pour son oeuvre sérigraphiée dont l'iconique "You are Hère", "We love EU", ou pour son drapeau "Fragile UK", un Union Jack fabriqué avec du scotch FRAGILE appliqué sur un tissu bleu roi.
Entre 2005 et 2015, Sarah Boris a travaillé pour Phaidon Press, Barbican Centre, et ICA, où étape importante dans sa carrière, elle s'est vu confier la refonte de l'identité visuelle de l'Institute of Contemporary Arts. Sarah Boris a également designé la monographie JR: Can Art Change the Word ? ; elle est régulièrement invitée à participer à des jurys (D&AD Awards) ou pour des conférences (dans des universités ou sur le media en ligne It's Nice That).
Chacune de ses expositions personnelles (Une Saison Graphique au Havre, dont la théâtralité et la dimension performative ont été distinguées par un reportage d'Arte, et Process Space à la galerie Ambit de Londres) intègre une dimension participative qui porte son questionnement sur la façon dont l'art et le design sont proposés au public. Elle a également participé à plusieurs expositions dont Reverting to Type 2020 : Protest Posters ou Man Made Disaster : How Patriarchy is Ruining the Planet. En 2019, elle a été accueillie en résidence par Le Bel Ordinaire à Pau.

Le collectif Formes des Luttes est créé en décembre 2019 par des graphistes militants. Ils se mobilisent une première fois contre la réforme des retraites à la suite d’un appel de Régis Léger alias Dugudus pour apporter leur « soutien graphique aux secteurs en première ligne des grèves et des blocages », puis, avec le confinement et la crise sanitaire, « pour que la suspension de la vie commune ne soit pas la suspension de la démocratie, pour la défense des services publics en général et en particulier le secteur de la santé ».
« Formes des luttes » invite à créer et à partager des images « poétiques, drôles, combatives, revendicatrices… que tou.te.s les confiné.e.s pourront imprimer et afficher sur leurs fenêtres, balcons, dans la rue, sur leurs voitures, vêtements, masques etc qu’elles.ils pourront diffuser et partager sur les réseaux sociaux et qu’elles.ils pourront coller, distribuer, peindre quand il sera temps de sortir ».
Aujourd’hui le collectif compte près de 150 membres, graphistes, illustrateur.trice.s ou artistes mais aussi amateur.trice.s ou étudiant.e.s de partout en France.