Exposition
13.07.2025 14.09.2025
Vernissage
13.07.2025 11h

Alain Le Quernec, Anette Lenz, Helmo, Igor Gurovich


quatorze

"Une ode à l'affiche" autour des quatre créations pour les célébrations du 14 juillet

Alain Le Quernec, Anette Lenz, Helmo, Igor Gurovich

Date :
13.07.2025 14.09.2025
Opéra Comédie, Place de la Comédie, 34000 Montpellier
Vernissage :
13.07.2025 11h

Depuis 2022, les célébrations du 14 juillet sont accompagnées d’une affiche originale, confiée chaque année à un·e graphiste ou un studio de renom.

En 2022, Alain Le Quernec – que l’on connait bien désormais à Montpellier puisqu’il a designé la première ligne de bustram – proposait une composition élégante de rubans bleu-blanc-rouge. L’année suivante, la graphiste allemande Anette Lenz revisitait le motif de la cocarde en en proposant une version multicolore et vibrante. En 2023, le duo Helmo remettait l’humain et le collectif au centre de l’image, avec une farandole de petits bonshommes portant drapeaux.

Cette année 2025, c’est Igor Gurovich qui s’attelle à la tâche tout aussi stimulante que complexe de s’approprier les codes et symboliques associés à l’événement fondateur de la République moderne, et d’en revisiter les représentations et stéréotypes, semblant pourtant de prime abord « indéboulonnables ».

Igor Gurovich est né en 1967 à Riga. Il est diplômé de l’École d’art Stroganov, avec une spécialisation en design industriel. Il a participé à de nombreuses expositions en Russie et à l’étranger. Ses affiches ont été récompensées lors de concours internationaux majeurs. Il est membre de l’Alliance Graphique Internationale.
Il a co-fondé les collectif Ostengruppe en 2002 puis Arbeitskollektiv en 2012, avec Natasha Agapova et Eric Belousov. Igor Gurovich a quitté la Russie et vit désormais en Arménie. «L’amour de notre métier, la confiance mutuelle et la conviction qu’un bon design ne peut être créé que par des personnes libres nous ont rapprochés encore davantage.»

L’exposition « quatorze », présentée par la fenêtre du 13 juillet au 14 septembre, est une « ode à l’affiche ».

Autour des quatre créations pour le 14 juillet à Montpellier, sont rassemblées une quarantaine d’affiches, qui proposent de découvrir les créations et univers des quatre designers – cinq en réalité puisque Helmo est un duo.

Si les affiches présentées ont en commun leur grande qualité de composition et d’impression, elles montrent aussi la singularité des registres et des esthétiques de chacun.

Commissariat d'exposition

Gaëlle Maury

Avec...

Alain
Le Quernec

Professeur d’art de formation, Alain Le Quernec part en Pologne en 1971 pour suivre l’enseignement du peintre et affichiste Henryk Tomaszewski à l’académie des beaux-arts de Varsovie. Cette rencontre l’influencera de manière décisive et lui fera durablement ordonner l’espace, les mots et les symboles dans l’esprit de l’école polonaise. 

Celui qui se définit comme un « graphiste autodidacte » au style « plus minimaliste que narratif », développe sa pratique à son retour en France (il vit et enseigne à Quimper, en Bretagne, depuis 1972), avec des techniques rudimentaires et des budgets inexistants. Dans les années 70 et 80, Alain Le Quernec produit un grand nombre d’affiches pour des mouvements sociaux ou culturels. Son travail atypique est publié dans la revue Graphis et présenté dans des expositions internationales comme la biennale de Varsovie. En 1987, le musée de l’affiche à Paris lui dédie une grande exposition personnelle. 

Ses rencontres et collaborations durables avec des responsables du Parti Socialiste breton (Louis Le Pensec, Bernard Poignant) en font un acteur discret mais déterminant des luttes politiques locales et nationales. 

Ses affiches viennent bousculer les poncifs du genre, quand elles réhabilitent la Bécassine du cru, convoquent Hitler pour alerter sur la montée du FN, hurlent leur rage contre l’Amoco Cadiz ou moquent Jacques Chirac à peine quelques heures après sa déclaration de dissolution de l’assemblée nationale en 1997.  Alain Le Quernec aime les mots, les bons surtout. Il les confronte aux images « comme deux catcheurs sur un ring ». 

Ses fidèles compagnons de lutte, directeur•trice•s de théâtre, de musées, de MJC, parlent d’un « partenaire exceptionnel mais pas facile », chérissent ses créations pour leur force symbolique et leur qualité picturale, ses affiches « qu’on a envie de continuer à voir quand le spectacle pour lequel elles ont été faites a disparu » *.  Les créations d’Alain Le Quernec sont en collection dans les principaux musées consacrés à l’affiche dans le monde. En 2019, une exposition rétrospective lui a été consacrée par Le centre du graphisme d’Echirolles (« Du Dernier Cri ») et les éditions Locus Pocus (Locus Solus) ont publié une monographie, « Histoire d’A /Alain Le Quernec – Affiches ». 

Helmo

Helmo est un studio de design graphique français fondé par Thomas Couderc et Clément Vauchez en 2002.
Le studio intervient depuis plus de 20 ans dans le domaine élargi du graphisme : identité visuelle, design éditorial, signalétique, web design, dispositifs sur mesure… pour une grande variété de clients et de contextes.
Que ce soit pour des institutions culturelles, des éditeurs de livres ou de presse, des artistes ou encore des associations, le travail d’Helmo s’appuit autant sur les enjeux spécifiques de chaque commande que sur le contexte dans lequel son geste graphique va s’insérer.
Selon les commandes et les problématiques en jeu, Helmo s’associe régulièrement à d’autres créateurs
(photographes, dessinateurs, motion designers…) et a su développé dans le temps des partenariats techniques privilégiés avec des entreprises et des artisans (imprimeurs, développeurs, constructeurs…) pour tenter de construire des langages contemporains singuliers.
Helmo est basé à Montreuil, en Seine-Saint-Denis.

Anette Lenz

Graphiste allemande installée en France depuis 1990, Anette Lenz est une figure majeure du design graphique contemporain. Formée à Munich, elle rejoint les collectifs Grapus et "Nous travaillons ensemble" avant de devenir indépendante en 1993. Spécialisée dans les identités culturelles, elle collabore avec des institutions comme Radio France, Arte, le Ministère de la Culture ou Hermès. Méfiante envers la publicité commerciale, elle développe une approche engagée et expérimentale, mêlant typographie, photographie, couleur et cinéma.

Anette Lenz cherche à introduire de la poésie dans l’espace public et à créer du lien social à travers le graphisme. Chevalière des Arts et Lettres, elle est reconnue comme l’une des pionnières d’une nouvelle génération de femmes graphistes. En 2020, une grande rétrospective lui est consacrée au Musée des arts appliqués de Francfort. En 2025, elle signe la direction artistique et la scénographie de l'exposition du Musée des arts décoratifs de Paris consacrée à Paul Poiret.

Igor Gurovich

Igor Gurovich, est né en 1967, et est diplômé de l’Académie de design Stroganov en 1991, avec une spécialisation en design automobile. Aujourd’hui, il vit et travaille en Arménie.

Fondateur des studios de design Ostengruppe (depuis 2002) et Arbeitscollective (depuis 2012), il est également directeur académique de la HSE Design School & RAU en Arménie, et membre de l’Alliance Graphique Internationale (AGI). Son activité couvre un large éventail de projets pour des musées, théâtres et institutions culturelles. Parallèlement à son travail graphique, il a toujours cultivé un lien étroit avec la scénographie et le design d’objets. Ses affiches ont été primées dans plusieurs concours internationaux de renom.
« J’ai commencé mes études à Stroganov avec l’idée de dessiner des voitures. Mais dès la deuxième année, j’ai intégré un petit théâtre en tant qu’artiste exécutant — et j’ai été immédiatement fasciné. Contrairement aux croquis de voitures, qui restaient souvent sur papier dans le contexte économique de l’époque, les esquisses pour la scène devenaient des décors, des costumes, des affiches. Cela m’a profondément marqué.

À 21 ans, j’ai compris une chose essentielle : en design, la liberté est primordiale. La liberté d’interpréter le sens, les styles, les canons de la composition ou de la typographie.

Le théâtre m’a appris à raconter des histoires. Et cette capacité, je l’ai transposée dans l’affiche. Une bonne affiche, comme un spectacle, doit révéler un récit. Certains amis me disent que mes affiches ressemblent à une scène de théâtre : les formes, les personnages, la typographie y prennent vie comme des héros. Je crois qu’ils ont raison. C’est peut-être pour cela que je peux y mêler sans complexe les styles les plus variés — le noble et le marginal, le beau et le laid — tout cela dans un même souffle visuel.
Et je ne m’en lasse jamais. Le monde est si vaste, si surprenant : il reste encore tant de récits, de systèmes, de personnages à découvrir et à inviter dans mon théâtre graphique. »

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