Exposition
06.04.2016 28.05.2016

Gilles Caron


Scrapbook

L’histoire d’une vie et d’un livre

Date :
06.04.2016 28.05.2016
La Fenêtre

Surtout connu pour ses photographies autour des événements de Mai 68, Gilles Caron a laissé en cinq ans à peine une œuvre extraordinairement riche et variée : témoignage historique, politique et artistique.

Sa vie professionnelle est celle d’un tout jeune photographe reporter qui a rejoint l’agence de presse Gamma en tant qu’associé en avril 1967 pour lui donner ses lettres de noblesse quelques mois à peine après sa création.De 1965 à 1970, entre un Conseil des ministres et une première à Bobino, Gilles Caron se retrouve dans les manifestations et sur des champs de bataille : Pompidou, de Gaulle, Brel, Truffaut, Bardot, la guerre des six jours, le Vietnam, le Biafra, l’Irlande du Nord…

À l’âge de trente ans, le 5 avril 1970, Gilles Caron disparaît au Cambodge sur la route n° 1, qui relie Phnom Penh à Saigon.

Photos © Gilles Caron, Courtesy Fondation Gilles Caron

Commissariat d'exposition

Christine Cibert membre de la Fondation Caron, assistée d’Alice Renault pour La Fenêtre

Avec...

Gilles
Caron

Après la mort de son père en 1958, Gilles Caron suit des études de journalisme à l’Ecole des hautes études internationales à Paris. L’année suivante, le brevet de parachutiste en poche, le jeune homme entame son service militaire. Il en sortira en 1962, privé du droit de port d’arme après avoir participé à un putsch en Algérie.

Trois ans plus tard, Caron intègre l’agence Apis et débute dans la photographie de plateau avec Jean-Luc Godard pour le film “Week-end” ou François Truffaut pour “Baisers volés”. Après une période de photos de mode et de stars (Bardot, Brel, Gainsbourg…), il intègre l’agence Gamma en 1967.

Pendant les trois dernières années de sa vie, sans doute les plus intenses, Gilles Caron se rendra sur tous les conflits: la guerre des Six jours en Israël, le Vietnam, le Tchad, la Tchécoslovaquie… En avril 1968, il s’envole, avec son grand ami Don McCullin vers le Biafra, enclave sécessionniste du Nigeria sous un blocus mortel. Un mois plus tard, de retour à Paris, Gilles Caron capture certaines des photos les plus emblématiques des manifestations étudiantes de Mai-68. Polka#2 met côte à côte les images des deux compères datant de cette année-là.

En janvier 1970, Gilles Caron, Raymond Depardon, Michel Honorin et Hervé Pledge se rendent au Tchad côté rebelle. Ils sont capturés un mois. Caron confie alors: “Faut que je m’arrête. J’ai pris trop de risques, cette fois, j’ai bien cru qu’on allait y passer.” Pourtant, quelques mois plus tard, il s’envole à nouveau vers le Cambodge et ne reviendra pas. Il disparaît sur la route n°1, en route vers le Vietnam. Il a 30 ans.

« Il aimait la vie et la vivait à cent à l’heure, comme s’il savait qu’il avait peu de temps devant lui. Il était l’un des meilleurs photographes de reportage de l’époque, rapide, toujours au premier rang. Il savait ce qu’il photographiait. » Raymond Depardon

Christine Cibert
Christine
Cibert

Née le 27 octobre 1970 à Paris, de nationalité française, diplômée en Anglais, en Japonais (Maîtrise, LCAO Jussieu Paris 7) et en Histoire de l’Art (Maîtrise, Sorbonne Paris 1), Christine Cibert part vivre et travailler au Japon en 1996.

Depuis plus de 15 ans, elle a participé à la coordination d’événements culturels (Coupe du Monde 2002, Japon-Corée du Sud) et, en tant que commissaire indépendante, elle a organisé de nombreuses expositions d’artistes peintres et de photographes en collaboration avec des galeries, musées (Réunions des Musées Nationaux et Musée Guimet à Paris, Musée de l’Elysée à Lausanne) et centres culturels (L’Institut à Tokyo, Automne de la culture japonaise à Genève) entre le Japon, la France et la Suisse.

Parallèlement, en tant que journaliste free-lance, elle a travaillé pour divers titres de la presse écrite (France Japon Eco, Les Voix, Jipango, Kateigaho International Edition, Cambodge Soir, AFP, Guide Louis Vuitton, etc…) sur de nombreux sujets culturels, artistiques ou de société, mais également pour d’autres médias (radio France Culture, télévision France 5).

Depuis 2000, elle a étendu ses activités, surtout dédiées à la photographie, au Cambodge, en Corée du Nord, en Suisse où elle a vécu plusieurs années, mais aussi en Birmanie (Angkor Photo Festival, Rangoon Photo Festival, Automne de la Culture du Japon, Fondation Gilles Caron).

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