19.04.2023 17h30
Transports Graphiques
Reprise de l’exposition le mardi 30 mai, jusqu’au 1er juillet 2023.
Les temps modernes et leurs enjeux de mobilité urbaine ont fait les beaux jours du graphisme d’information: dans un réseau de transports, le signe composé est partout, du billet à l’enseigne, en passant par le système typographique et les multiples formes de plan digitaux et print. D’ailleurs, savez-vous ce qu’est un thermomètre? L’exposition Transports graphiques, élaborée avec le concours des équipes de la TAM et en mobilisant les ressources des Archives municipales et métropolitaines, réunit et produit des images qui représentent les espaces de la ligne 1 : stratégique, sensible, visuels, utilitaires. Une exposition qui nous emmène à la croisée de deux savoirs faire faire : voir et mouvoir.
Transports graphiques : ligne 1, espaces, signes
Avec la pochette de disque underground, la carte de visite mondialisée et l’affiche-programme du théâtre conventionné, la signalétique de transport, constitue l’un des objets incontournables de l’histoire du design graphique aux XXe et XXIe siècle. Au palmarès de la bonne image publique, le métro de Londres côtoie les affiches polonaises et les imprimés mai-soixanthuitards, l’hégémonique Helvetica et ses enseignes capitalistes…
Dans bien des villes, l’étudiant, l’amateur, l’utilisateur ont regardé – différemment – les lettres, liaisons, dispositions, pictogrammes d’un plan, qui bout à bout produisent une représentation de l’espace complètement fausse, parfaitement utile, et accessoirement assez belle, avant de monter sans se tromper dans la ram, le bus, la trame. L’exposition Transports graphiques vous propose d’abord une immersion dans ce monde foisonnant, urbain, et mondial : savez-vous ce qu’est un thermomètre ?
Au terme d’un dialogue avec les conducteurs-receveurs du tram montpelliérain conduit par les artistes designers de l’atelier ROVO, de l’exploration de quelques dossiers des équipes d’ingénierie et d’étude de la TAM, et d’une plongée dans les Archives municipales et métropolitaines, l’exposition explore les différents espaces de la ligne 1 : l’espace stratégique de ses promoteurs, l’espace utilitaire de ses usagers, l’espace visuel découpé par la cabine et rythmé par le roulis, enfin et surtout l’espace vécu, ressenti, construit par les conducteurs, autrement dit l’espace de ceux qui nous transportent dans l’espace.
© image : Mohammed Benaissa
Avec...
Rovo est un duo de designers graphiques toulousain, constitué de Sébastien Dégeilh et Gaëlle Sandré et travaillant essentiellement dans le champ artistique et culturel. Leurs projets de recherche montrent un intérêt particulier pour les signes et écritures produits pour ou par des territoires, qu’ils soient ruraux ou urbains, touristiques ou banals.
Une histoire de trajectoire
— la ligne 1 du tramway de Montpellier par ceux qui la conduisent —
une installation de Rovo
au sein de l'exposition Transports graphiques,
du 19 avril au 10 juin 2023
à la médiathèque Émile Zola à Montpellier, dans le cadre du festival GraphiMs.
https://www.rovo.fr/
Mohammed Benaissa est un jeune designer graphique marocain formé à l’ESAV de Marrakech entre 2017 et 2022. Il vit et travaille à Casablanca, en tant que freelance.
Il présente son mémoire de fin d’études en 2022, ses recherches ayant été inspirées par une expérience personnelle : la difficulté de se déplacer dans Marrakech avec les transports publics pour celui ou celle qui n’y serait pas habitué·e :
« Le Maroc bénéficie aujourd’hui d’une pluralité de moyens de transports en commun, tel que les taxis, les tramways et les bus etc. Mais leur praticité n’est pas optimale aujourd’hui en raison de l’indisponibilité des informations concernant ces différents réseaux. »
Après un arpentage minutieux du périmètre urbain concerné par ses recherches et une étude poussée des standards mondiaux de la représentation graphique des réseaux de transports publics, Mohammed Benaissa a conçu un système complet pour Tobis, ce réseau idéal…
A Marrakech, transports par bus ont longtemps été assurés par des sociétés privées, sans concession ni contrôle précis des autorités locales.
En 1968, la municipalité a créée la RATMA, Régie Autonome des Transports en commun de Marrakech. Après trente années de gestion calamiteuse, la RATMA est mise en faillite en 1997.
L’exploitation du réseau est alors déléguée à l’entreprise espagnole Alsa Grupo qui hérite d’un parc de véhicules vétustes. Le renouvellement et la modernisation de ce parc ayant été priorisés, Alsa n’a jamais investi réellement les enjeux signalétiques et informationnels.
Des questions qui seront peut-être intégrées au nouveau marché public en cours de négociation entre les collectivités et le groupement espagnol Alsa associé à la société marocaine Foughal Bus. Ou pas, ces derniers alertant depuis le début de la procédure, sur le sous-dimensionnement de ce marché...
« Bienvenue dans un endroit que nous aimons appeler ‘Tobis’ »