29.02.2024 18h
Hommage graphique au Père noël
Noël est une histoire de paradoxes : coutume chrétienne et culte païen, célébration collective et regroupement familial, rituel du don et grand-messe consumériste, héritage de l’esthétique victorienne détournée Outre-Atlantique… Noël est pour l’anthropologue Marcel Mauss fait social total. Pour d’autres, c’est le mensonge par excellence, le père des mensonges. Voilà qui méritait bien un hommage, et commandait de convoquer tous les arts graphiques : BD, illustrations, affiches, génériques, photos, animés …
Avec...
Artiste 2D et motion designer aux techniques multiples, il est toujours à la recherche de nouveaux concepts graphiques. Ses pratiques principales sont le dessin et l’animation.
Il dessine, entre autres, des caniches au stylo BIC et réalise des clips vidéos. Il pratique aussi la broderie qu’il anime en stop motion. Il est fasciné par les illusions d’optiques, l’apport esthétique des nouvelles techniques de DAO, l’accumulation, les torsions et les déformations de perspectives.
ll intègre l’atelier montpelliérain En traits libres en 2023.
@oriol.hector
hector.onl
Sandrine Nugue est une designer graphique qui conçoit des caractères typographiques. Elle monte son studio en 2013 et dessine l'Infini en 2015, une commande publique d'un caractère typographique initiée par le Cnap.
Elle conçoit des caractères pour répondre à des commandes de signalétique, d'identité visuelle, d'édition, etc. Elle publie des caractères chez 205TF (Injurial) et chez Commercial Type (Orientation & Moulin). Sandrine Nugue présente des conférences et participe à des workshops en France et à l'étranger. Elle a enseigné à l'EnsAD (Paris), à l'ésam (Caen), à l'Ensba (Lyon).
À partir de 2022, elle entame un projet de recherche sur un système de notation de danse archivé à l'Opéra Garnier qu'elle intitule "S—T, J—T & autres pirouettes".
Sarah Boris est artiste, designer graphique et directrice artistique. Elle a fondé son studio de création en 2015. Son travail a été exposé au Design Museum de Londres et est entrée dans les collections du Stedelijk Museum, d'Amsterdam, du Frac Normandie de Rouen et du Centre of Book Arts de New York. Elle a conçu et auto-édité plusieurs livres comme Global Warming Anyone ? et Le Théâtre Graphique. Sa pratique en studio associe le design éditorial et digital à la création d'identité visuelles.
Elle collabore avec, par exemple, The Photographes' Gallery, Thames & Hudson, Laurence King ou la Tate Gallery. Elle est également connue pour son oeuvre sérigraphiée dont l'iconique "You are Hère", "We love EU", ou pour son drapeau "Fragile UK", un Union Jack fabriqué avec du scotch FRAGILE appliqué sur un tissu bleu roi.
Entre 2005 et 2015, Sarah Boris a travaillé pour Phaidon Press, Barbican Centre, et ICA, où étape importante dans sa carrière, elle s'est vu confier la refonte de l'identité visuelle de l'Institute of Contemporary Arts. Sarah Boris a également designé la monographie JR: Can Art Change the Word ? ; elle est régulièrement invitée à participer à des jurys (D&AD Awards) ou pour des conférences (dans des universités ou sur le media en ligne It's Nice That).
Chacune de ses expositions personnelles (Une Saison Graphique au Havre, dont la théâtralité et la dimension performative ont été distinguées par un reportage d'Arte, et Process Space à la galerie Ambit de Londres) intègre une dimension participative qui porte son questionnement sur la façon dont l'art et le design sont proposés au public. Elle a également participé à plusieurs expositions dont Reverting to Type 2020 : Protest Posters ou Man Made Disaster : How Patriarchy is Ruining the Planet. En 2019, elle a été accueillie en résidence par Le Bel Ordinaire à Pau.
Fondatrice et co-directrice de création du studio, Camille Baudelaire œuvre depuis 10 ans à l’intersection du design graphique, de l’innovation, de la 3D et du design d’espace. Elle a toujours collaboré en tant qu'indépendante, avec de nombreuses institutions et entreprises allant des musées aux grands comptes, mais aussi auprès d'artistes, commissaires, designers et architectes de renom sur des projets allant de l'objet imprimé (édition, identité…) au graphisme déployé dans l'espace (scénographie, signalétique, design couleur et matière), en passant par les médias interactifs (sites internet, installations protéiformes…). Consciente de la responsabilité du designer, Camille Baudelaire vise les projets engagés et éthiques.
Porté par Camille Baudelaire et Olivia Grandperrin, l’atelier Baudelaire est un studio de recherche et de création qui relie le design graphique et le volume, les domaines de la culture et de l’innovation. Il accompagne les institutions, artistes et entreprises, dans la création d’identités, d’éditions, de signalétiques, d’objets, et d’espaces sur-mesure. L'atelier s'ancre dans la tradition du graphisme d'auteur en quête d'excellence et d'engagement, tout en proposant un modèle horizontal et novateur : il valorise le travail des femmes designers, encourage la porosité des pratiques et l'intelligence collective.
Un studio de recherche et de création qui relie le design graphique et le volume, les domaines de la culture et de l’innovation
https://www.atelierbaudelaire.com
Né en 1987 à Montpellier où il est toujours installé, Nils Bertho est un véritable artiste multitâches, dessinateur compulsif passionné de culture underground, dessinateur devant l’éternel et générateur de graphzines, chanteur dans le boys band noise Adolf Hibou, affichiste équestre, éditeur ou tatoueur, il choisit très tôt de s’épanouir dans une forme de profusion chaotique pour mieux revendiquer une production instinctive. Publié par The Mansion Press et exposé par la galerie Arts Factory, ou HEY ! à Paris, son univers singulier s’inscrit dans la grande tradition de la scène outsider française également défendue par Le Dernier Cri.
@nilsbertho / nilsbertho.com
Marion Montaigne est une illustratrice et scénariste de bande dessinée française.
Avec son blog intitulé «Tu mourras moins bête », elle invente un genre : la vulgarisation scientifique trash. La série a été publiée en bande dessinée (5 tomes entre 2011 et 2019), puis animée par le studio Folimage et diffusée par Arte. (tome 6 et saison 4 en fabrication). « Tu mourras moins bête (mais tu mourras quand même) », c’est à chaque fois la même histoire : Le Professeur Moustache, flanqué de son éternel assistant et souffre-douleur Nathanaël, répond avec humour, sans tabous et avec une grande rigueur scientifique, aux questions que de faux lecteurs envoient par carte postale...
Depuis 2004, Marion Montaigne a illustré une quinzaine de livres jeunesse et publié une vingtaine d’albums de bande dessinée. En 2013, elle cosigne avec le couple de sociologues Monique Charlot et Michel Pinçon «Riches, pourquoi pas toi ?». En 2016 et 2017, Elle accompagne Thomas Pesquet lors de sa préparation puis de sa réadaptation à la vie terrestre. Il répond même à ses questions depuis l’espace. « Dans la combi de Thomas Pesquet », parait en novembre 2017. Son dernier ouvrage, «Nos mondes perdus» a été publié en 2023. Tout en racontant l’Histoire de la paléontologie, Marion Montaigne réfléchit, de manière très personnelle, voire introspective, au dessin, à la science, à nos représentations mentales comme à la place des femmes dans le monde scientifique...
Diplômée en Arts Graphiques de l’école Penninghen en 1994, Sylvia Tournerie fait sa place assez rapidement dans l’univers de la musique lors de collaborations rapprochées avec certains labels et artistes en pleine French Touch (Bosco, Cosmo Vitelli, Catalogue, Mirwais…). Une série de travaux avant-gardistes et de clip-vidéos qui la mène à la mode underground avec des créations pour des marques comme Andrea Crews ou la marque japonaise AndA.
Son appetit versatile pour le design graphique lui ouvre les portes de la scène artistique contemporaine, notamment au travers de la direction artistique de la revue 02, des cahiers du Fnac, des catalogues pour le Frac PACA, le centre des arts d’Enghien les Bains, des affiches pour le Musée d’Art Moderne de la ville de Paris, des collaborations avec des artistes (Bruno Peinado, Maxime Rossi, Frank Perrin …), des galeries (Loevenbruck), puis Manuella éditions (Claude Parent, Conversations d’Hans Ulrich Obrist, Etel Adnan, Pierre Soulages …). Elle entretient une collaboration suivie depuis 2013 avec la chaine Arte pour qui elle crée des habillages graphiques animés diffusés à l’antenne.
Pluridisciplinaire elle navigue entre différentes natures de travaux :
- Le design éditorial : livrets d’expositions, essais, livres d’artistes pour la galerie Loevenbruck, collection Supersoniques pour les éditions de la Philharmonie de Paris, couvertures pour les éditions Manuella éditions...)
- Les identités visuelles : Hermès Hors les murs, identité de l’exposition internationale autour des artisans de la célèbre maison Hermès, identité de la marque pour homme Husbands, identité du studio de création Movement et directions artistique visuelle du label de musique Delodio.
- Le motion design : aussi bien pour la chaine Arte pour qui elle conçoit et réalise de nombreux habillages événementiels et autres génériques, que pour des projets de clips vidéos plus expérimentaux pour des artistes musicaux (Blackmail, Froid-dub ...).
- L’image : elle développe par ailleurs une création purement plastique au travers de création d’images graphiques (illustrations pour le Centre National de la Musique, Affiche pour Flammarion, images pour des pochettes de disques, création d’univers visuels graphiques animés pour des clips ...)
Elle a enseigné le design graphique et la direction artistique à Penninghen, Paris de 2016 à 2021.
En 2017, répondant à l’invitation de l’Esadhar, elle propose une exposition personnelle ses travaux de commande ainsi qu’une création originale, Enregistrements, dans le cadre d’Une Saison Graphique 2017 au Havre.
L’ensemble des travaux d’Enregistrements a fait l’objet d’une acquisition du cnap pour le fond graphique en décembre 2020.
Gérard Paris Clavel est un graphiste social français, né en 1943 à Paris
« Après des études d’arts appliqués, j’ai eu la chance d’être l’élève de Henryk Tomaszewski aux Beaux-Arts de Varsovie. En mai 1968, j’ai pu expérimenter cet enseignement au sein des ateliers populaires et ensuite, lors de la création en 1969 de l’Institut de l’Environnement. C’était un lieu destiné à former des enseignants-chercheurs, j’y ai étudié deux années avec mes futurs camarades de Grapus. »
Gérard Paris-Clavel est connu pour être un des trois fondateurs du collectif graphique Grapus (1970-1990). Son engagement s’est prolongé avec les Graphistes Associés (1989-1992).
Depuis 1992, dans son atelier d’Ivry-sur-Seine qu’il nomme depuis 2012 « l’Atelier du Bonjour », le croisement de son travail d’artisan de commande, de sa pratique artistique et de son activité militante nourrit une recherche des formes et l’inscrit dans une pratique sociale plurielle avec l’association Ne pas plier, fondée en 1991 pour « mettre en oeuvre mots et images, paroles et pensées au service des luttes sociales ».
Professeur d’art de formation, Alain Le Quernec part en Pologne en 1971 pour suivre l’enseignement du peintre et affichiste Henryk Tomaszewski à l’académie des beaux-arts de Varsovie. Cette rencontre l’influencera de manière décisive et lui fera durablement ordonner l’espace, les mots et les symboles dans l’esprit de l’école polonaise.
Celui qui se définit comme un « graphiste autodidacte » au style « plus minimaliste que narratif », développe sa pratique à son retour en France (il vit et enseigne à Quimper, en Bretagne, depuis 1972), avec des techniques rudimentaires et des budgets inexistants. Dans les années 70 et 80, Alain Le Quernec produit un grand nombre d’affiches pour des mouvements sociaux ou culturels. Son travail atypique est publié dans la revue Graphis et présenté dans des expositions internationales comme la biennale de Varsovie. En 1987, le musée de l’affiche à Paris lui dédie une grande exposition personnelle.
Ses rencontres et collaborations durables avec des responsables du Parti Socialiste breton (Louis Le Pensec, Bernard Poignant) en font un acteur discret mais déterminant des luttes politiques locales et nationales.
Ses affiches viennent bousculer les poncifs du genre, quand elles réhabilitent la Bécassine du cru, convoquent Hitler pour alerter sur la montée du FN, hurlent leur rage contre l’Amoco Cadiz ou moquent Jacques Chirac à peine quelques heures après sa déclaration de dissolution de l’assemblée nationale en 1997. Alain Le Quernec aime les mots, les bons surtout. Il les confronte aux images « comme deux catcheurs sur un ring ».
Ses fidèles compagnons de lutte, directeur•trice•s de théâtre, de musées, de MJC, parlent d’un « partenaire exceptionnel mais pas facile », chérissent ses créations pour leur force symbolique et leur qualité picturale, ses affiches « qu’on a envie de continuer à voir quand le spectacle pour lequel elles ont été faites a disparu » *. Les créations d’Alain Le Quernec sont en collection dans les principaux musées consacrés à l’affiche dans le monde. En 2019, une exposition rétrospective lui a été consacrée par Le centre du graphisme d’Echirolles (« Du Dernier Cri ») et les éditions Locus Pocus (Locus Solus) ont publié une monographie, « Histoire d’A /Alain Le Quernec – Affiches ».
Bibliothèque-musée spécialisée dans l’histoire contemporaine et les relations internationales des 20ème et 21ème siècles, La contemporaine a eu dès ses origines pour vocation de rassembler toutes les traces des événements pouvant servir à interpréter et écrire l’histoire de notre temps et place au centre de son dispositif institutionnel une logique scientifique.
Aujourd’hui bibliothèque inter-universitaire rattachée à l’Université de Paris Nanterre, La contemporaine est la seule institution en France à collecter, conserver et communiquer des collections sur toute l’histoire européenne contemporaine et des relations internationales, alliant systématiquement écrit et image.
En 2021, La contemporaine ouvre au public un nouveau bâtiment sur le campus de l’université (presse, tracts, archives..), réunissant les trois millions de documents de la bibliothèque au million et demi de collections iconographiques (oeuvres d’art, photographies, affiches), faisant de La contemporaine, en plus d’un établissement scientifique reconnu par les chercheurs du monde entier, un des centres culturels majeurs de l’Ouest parisien.
http://www.lacontemporaine.fr/index.php
C’est peu dire que Laurent Cachet est un collectionneur passionné.
À 9 ans, il fait l’acquisition de son premier 45 tours, le fameux « Video Killed the Radio Star » des Buggles, alors au sommet des charts. Doté d’une oreille attentive et d’une grande curiosité, il commence à s’intéresser de près à la musique et au fil des années, sa discothèque s’enrichit. A partir des quelques vinyles acquis dans ses années collège, puis au lycée, il explore de nouveaux styles comme le punk et le reggae. Il échange des cassettes avec ses proches, ce qui contribue à élargir ses horizons musicaux.
Attiré par des genres musicaux et des artistes tels que Mommys, qui expriment ouvertement leur mépris pour le format numérique (cf album « Fuuck the CD’s »), il continue de privilégier l’authenticité, reste fidèle aux vinyles malgré l’avènement du CD, et devient un véritable « crate digger » (fouilleur de bacs).
Si au départ, Laurent Cachet achète ce qu’il aime écouter, sa démarche évolue progressivement lorsqu’il entreprend de catégoriser ses disques. C’est précisément au sein de ces catégories qu’une se constitue autour de la thématique de Noël, depuis une dizaine d’années. Elle rassemble des groupes et des chanteurs indés ou mainstream, et surtout des pochettes inspirantes sur le plan esthétique.
Ses vinyles, Laurent Cachet ne se contente pas seulement de les collectionner, il les partage aussi. Dès 1999 et pendant plusieurs années, il a réalisé des DJ set, dans une émission intitulée « De qui smoke-t-on » de la radio Nancéenne Radio Caraïbes. Aujourd’hui et depuis près de 8 ans, il anime une émission sur Radio Campus intitulée « Vinyle Mania ». Un rendez-vous évidemment 100 % vinyle.
Sur ce mur n’est présentée qu’une petite partie de la collection de Laurent Cachet, mais l’on comprend l’importance de Noël pour l’industrie musicale du siècle précédent et l’enjeu pour ses artistes de faire des reprises autour de ce thème. Une tendance qui tend à disparaître au profit de la production de tubes plus éparses.